Pourquoi des jeunes sportifs s’effondrent ils mort lors de compétition?

 Après un épisode de Paris-Roubaix endeuillé par une « mort subite » du jeune cycliste belge Michael Goolaerts, on se repose une fois de plus la question « mais pourquoi…? ».

 

En effet on peut être étonné de voir des jeunes sportifs mourir brutalement alors qu’ils sont en « bonne santé », qu’ils pratiquent une activité physique régulière et qui sont suivis sur l’ensemble de leur mode de vie, notamment au niveau nutritionnel.

La mort subite du sportif, un événement rare quand même

 

Pourtant ces cas ne sont pas isolés. Sur un registre entre 2005 et 2010, il y a eu 1000 cas par an d’arrêt cardiaque du même type en France. Régulièrement, on peut entendre dans les médias qu’un joueur c’est effondré sur un terrain.

Et la prévention alors?

 

Et bien elle existe. Selon les experts français de la question, il est recommandé de réaliser un électrocardiogramme (ECG) tous les 3 ans à partir de 12 ans, puis tous les 5 ans jusqu’à 35 ans pour tous sportifs. Bien sure cet examen doit être accompagné d’un interrogatoire du médecin notamment sur des symptômes pouvant évoquer une origine cardiaque. En cas de doute, ces examens peuvent être complété par une batterie de tests supplémentaires.

Ce dépistage est performant s’il est bien conduit. Il a pour but de mettre en lumière des pathologies d’origine génétique ou familiale. Les deux les plus courantes (quoique ce sont des pathologies rares) sont la Cardiomyopathie Hypertrophique et les Canalopathies. La première est une anomalie de structure du tissu cardiaque qui augmente l’épaisseur des parois, et la deuxième est un ensemble de pathologies qui ont en commun un mauvais fonctionnement des canaux qui échangent des ions entre l’intérieur et l’extérieur des cellules cardiaque. Que ce soit l’un ou l’autre, le problème est le risque de trouble du rythme cardiaque grave: le circuit électrique du cœur s’emballe, ne lui permet plus de se contracter efficacement, puis plus du tout. La personne se retrouve donc en arrêt cardiaque…

En France, les sportifs de haut niveau ont un dispositif préventif unique au monde pour le dépistage et le suivi de ces maladie. En plus des ECG annuels, ils doivent réaliser une échographie cardiaque et des épreuves d’effort régulières pour améliorer leur dépistage. On entend par athlète de haut niveau ceux qui sont listés par le ministère. Mais la question reste ouverte pour les autres athlètes de haut niveau, c’est à dire notamment les sportifs qui font plus de 6 heures de sport aérobie par semaine. Ils devraient pouvoir bénéficier d’un suivi ressemblant en grande partie aux recommandations ministérielles. Reste un problème financier: le suivi des sportifs listés est financé par le ministère, celui des amateurs n’a pas de financement, y compris de la part de l’assurance maladie.

Quand la prévention de la mort subite ne suffit pas…

 

Malgré les nombreux efforts, il se trouve qu’un certain nombre de ces sportifs passent à travers les mailles du filet de la prévention. Dans ce cas, il peut effectivement se passer un événement dramatique. Souvent on en entend parler dans les médias.

C’est pour cette raison qu’en dehors de ce dépistage, tout les lieux de pratique sportive doivent être équipés de défibrillateur automatique, appareil qui permet d’envoyer un choc électrique afin de casser le trouble du rythme et de permettre au cœur de repartir correctement. Ces appareils sont complètement automatisés et tout est expliqué dans leur mode d’utilisation comme des meubles pré montés d’une célèbre marque suédoise. Donc personne ne doit en avoir peur et doit avoir à l’esprit que si on l’utilise (même mal) c’est de toute façon pour sauver une vie et qu’il n’y a rien de pire en urgence qu’un arrêt cardiaque. Alors à bon entendeur…

Mais cela ne s’arrête pas là. J’en profite pour rappeler que chacun devrait être formé aux premiers secours et notamment au massage cardiaque. Tous les encadrants (entraîneurs, présidents de club, teneur de buvettes,…) devraient avoir la formation au massage cardiaque. C’est vraiment l’affaire de tous et ça peut vraiment sauver une vie.

 

Et après 35 ans?


On change après 35 ans de cadre. En effet la probabilité de survenue d’une maladie héréditaire devient plus mince, mais celle de faire un accident coronarien (infarctus, angine de poitrine) augmente, notamment si on est un homme et que l’on a des facteurs de risques (principalement le tabac). Le manque d’oxygène du cœur résultant de ce type d’accident peut aussi occasionner un trouble du rythme. Même si classiquement il y a des symptômes contemporains (douleur de poitrine, fatigues extrême,…), le trouble du rythme peut être inaugural est donner aussi une mort subite. Autant la pratique du sport est très clairement protecteur de maladie cardiaque, autant au moment où l’on fait ce type d’effort, on est dans une situation qui peut être risquée si une maladie coronarienne silencieuse est présente. Bien sure, l’idée n’est pas de ne pas faire son sport! Les bénéfices sont si importants que tout doit être fait pour que chacun ai une pratique sportive. Certaines précautions de dépistage rendent la probabilité d’atteinte cardiaque pendant la pratique faible.

 

C’est pourquoi un suivie d’ECG et des épreuves d’effort régulières sont probablement un bon socle de dépistage de problème avant de donner le feu vert à la pratique d’effort intense.