Infiltrations: l’échographie un puissant compagnon

Vous devez avoir une infiltration,… qu’est ce que c’est ?

 

Le principe est simplement d’injecter des médicaments dans une partie précise de l’organisme

 

Les produits sont des médicaments, mais aussi des substances que l’on récupère de son propre corps pour réinjecter.

 

 

En ce qui concerne les médicaments, les corticoïdes sont les produits les plus utilisés.

 

Ce sont des médicaments qui sont anti-inflammatoires. Il permettent de calmer un processus qui s’est trop emballé lors d’une agression, comme par exemple un traumatisme ancien. On peut voir ce type de symptôme par exemple dans les entorses de chevilles: A distance, il peut rester des phénomènes de « sur-activation » ligamentaire, structures riches en innervation. Ceci occasionne des conflits (douleurs, instabilité) sans que l’on trouve quoi que ce soit en imagerie. Ou encore, certaines structures tissulaires peuvent s’être hypertrophiées après une agression. Les corticoïdes ont un pouvoir « atrophiant » en cassant les processus inflammatoires de remaniement tissulaire et leur permettant de réduire de taille. Enfin, on retrouve une efficacité dans certains épanchements, comme les bursites ou les ténosynovytes, zones permettant un glissement des tissus entre eux.

Bien sûr, ce n’est pour la plupart du temps qu’un médicament symptomatique. Si la cause ayant généré le problème reste présente, il y aura récidive. Mais ils permettent souvent de passer un cap et donc d’améliorer la prise en charge du problème initial.

Dans l’arthrose, on a la possibilité d’injecter ces produits dans les articulations concernées. Ceci permet une amélioration de la symptomatologie transitoire voir une stabilisation de celle-ci repoussant l’heure des traitements plus invasifs.

 

D’autres médicaments sont infiltrables: l’acide hyaluronique, les anesthésiques locaux…

 

La viscosupplémentation avec l’acide hyaluronique permet de mettre de l’huile dans les rouages

L’acide hyaluronique est produit naturellement par les cellules synoviales, qui forment les capsules entourant les articulations. C’est un peu l’huile que l’on va fabriquer pour lubrifier une articulation. Lorsque l’on fait un mouvement, les os glissent les uns sur les autres. Ceci est possible car leurs extrémités sont faites de cartilages dont le rôle est justement le glissement et la répartition des contraintes mécaniques lors des mouvements. Comme dans un moteur, cette articulation est entourée d’une paroi étanche formant une cavité remplie d’un liquide comprenant cette substance lubrifiante.

Dans l’arthrose, la perte du cartilage est malheureusement définitive. L’adjonction de cette d’acide hyaluronique permet d’améliorer la symptomatologie en compensant le manque de surface glissante.

 

Les anesthésiques locaux ne sont pas à proprement parler des traitements…

La fonction de l’anesthésie locale est de couper la transmission nerveuse entre la distalité et notre système nerveux central. Elle ne permet pas de soigner réellement. Les anesthésiques locaux sont d’abord utilisés pour diminuer la douleur d’un geste. Par exemple, on utilise régulièrement ces produits lors d’une infiltration afin que l’aiguille introduite soit moins douloureuse. On injecte aussi régulièrement ces médicaments sur la zone d’infiltration. C’est un réel test diagnostic. Si le geste est immédiatement suivi de soulagement, c’est grâce à ces médicaments. Si c’est le cas, il y a fort à penser que non seulement la zone infiltrée était bien responsable des symptômes, mais que aussi les corticoïdes auront une bonne efficacité.

D’autres pathologies, comme les zones gâchettes, peuvent bénéficier de ces traitement, soit en injection peu profond comme en mésothérapie, soit via une réelle infiltration.

 

Les PRP, Plasma Riche en Plaquettes, le médicament qui n’en n’est pas un

Fissures tendineuses, lésions musculaires traînantes, arthrose articulaire, toutes ces pathologies peuvent bénéficier du PRP. C’est grâce à une simple prise de sang qu’on le fabrique. Le tube de sang va passer dans un appareil qui va faire tomber les globules rouges et blancs par force centrifuge. Que reste il? Et bien les plaquettes, riche en éléments inflammatoires qui permettant de diriger la cicatrisation, le plasma sanguin qui comporte d’autres éléments comme des facteur de coagulation par exemple, des microparticules, éléments de transmission de signal entre les cellules et réservoir de molécules en tous genres.

Une fois obtenu, ce PRP est injecté directement au niveau de la zone qui pose les problèmes. Malgré une discordance des études, il semble que cette technique améliore la rapidité de reprise de l’activité dans les lésions des tissus, et prolonge le temps avant intervention chirurgical pour certaines arthroses.

Malheureusement, cette technique n’est pas prise en charge aujourd’hui par l’assurance maladie, sauf si elle est combinée à l’injection d’autres produits comme l’acide hyaluronique par exemple.

 

Et encore,…

La liste précédente n’est pas exhaustive et d’autres médicaments ou produits du corps, comme les facteurs de croissances, peuvent être utilisés. Pour ces dernières, les autorités françaises interdisent leur pratique en dehors de protocole de recherche, mais c’est probablement une voie d’avenir…

 

Pourquoi utiliser l’échographie?

 

L’échographie ou comment visualiser son propre corps en live.

Le principe de l’échographie est simplement l’émission de son, plus précisément d’ultrasons, dans le corps. Ceux ci sont inoffensifs, contrairement aux rayons X des radiographies standards ou des scanners par exemple. Le principe est le même que l’écho de la voix en montagne, les ultrasons vont faire des échos sur les structures du corps. En les enregistrant et les analysant, on reconstruit une image, retransmise directement sur un écran.

 

Un outil de précision.

L’échographe permet de voir certains détails de moins de 1 mm! La force supplémentaire de cet outil est la possibilité de faire bouger les structures anatomiques en live. Ce n’est pas des images figées comme peuvent l’être une radiographie ou une IRM. On visualise directement les mouvements et les interactions des structures les unes avec les autres.

 

Les infiltrations sous échographie

En alliant l’échographie à un geste d’infiltration, on permet d’optimiser ce geste. En effet, le premier regard analyse les lésions, ou leur absence. Cela donne une première donnée sur les chances d’efficacité futures de l’infiltration: plus le phénomène est apparent, plus on a de chance de le traiter.

La précision de l’image permet d’amener le bout de l’aiguille à l’endroit précis où l’on souhaite injecter le produit en évitant des structures fragiles. L’injection se fait sous contrôle de la vue pour vérifier la bonne diffusion du produit. Ceci permet en plus de savoir, en cas d’échec de l’injection,  s’il est dû à l’inefficacité du produit uniquement et non de mettre en doute une potentielle injection à côté de la cible. A contrario, on sait directement si on a injecté le produit au mauvais endroit, ce qui permettra de redonner une chance à une prochaine infiltration si il y a eu échec, avant de définitivement passer la main à d’autres techniques.

 

Thérapeutique